Article paru le 23.03.2023 dans les journaux BILD et BZ en Allemagne.

Michael Casper (51 ans) montre une prothèse pénienne avec pompe et réservoir d’eau. Une autre similaire lui a été implantée.  Photo : Stefanie Herbst

Depuis l’âge de six ans environ, Michael Casper (51 ans) de Berlin savait qu’il vivait dans le mauvais corps. Après quatre décennies de souffrance psychique, il a achevé sa transformation physique en homme par l’implantation d’une prothèse pénienne d’un nouveau genre.

Il s’agit d’une prouesse dans le domaine de la chirurgie plastique et esthétique, mais aussi d’une première mondiale prothétique. Michael Casper, né de sexe féminin, dispose désormais d’un organe sexuel masculin qui peut être érigé à l’aide d’une petite pompe en plastique.

Mais depuis le début, Michael Casper se souvient : « Quand ma mère me mettait une jupe, je faisais tout un cinéma. Dans le cartable, j’avais toujours un pantalon, je changeais de vêtements avant d’aller à l’école ». Plus tard, il s’est attaché les seins. « Une fois adulte, je me suis retrouvé devant le miroir à me demander ce que j’étais : un homme ou une femme ? » Les problèmes d’identité et le doute de soi ont débouché sur la dépression et la consommation d’alcool. C’est à presque 50 ans qu’il a googlé pour la première fois « trans ».

Dr Sascha Bull et Dr Moritz Scholten, spécialistes en chirurgie plastique et esthétique. Photo : Stefanie Herbst

Casper s’est présenté dans le plus grand centre de chirurgie trans de l’espace germanophone, à la clinique Evangelische Elisabeth de Berlin-Tiergarten (600 opérations trans par an). Le Dr Sascha Bull (51 ans), chef de clinique, et son collègue le Dr Moritz Scholten (42 ans) l’ont opéré sept fois, pendant 15 heures au total.

Ils ont d’abord retiré ses glandes mammaires féminines, l’utérus et les ovaires ont été récupérés. L’implantation de la prothèse sait fait en dernière temps, après la phalloplastie.

Michael Casper reçoit des explications du Dr Sascha Bull sur l’installation de la prothèse. Photo : Stefanie Herbst

« Nous avons formé un pénis, appelé neopénis, à partir du tissu de l’avant-bras, y compris le nouvel urètre, les nerfs et les vaisseaux sanguins », explique Bull. Ils l’ont cousu à l’abdomen de Casper et y ont inséré la prothèse de conception récente. Ils ont implanté un réservoir de 50 millilitres de solution saline sous le muscle abdominal, dans la paroi pelvienne. Bull : « Lorsque le patient actionne la pompe, la solution saline gonfle le cylindre et la prothèse hydraulique se redresse ».

Michael Casper déclare : « Pour la première fois de ma vie, je me sens heureux et bien dans mon corps ». Son pénis est même sensible aux sensations : en effet, les anciens nerfs du clitoris se trouvent à son extrémité.

article original : Weltneuheit aus Berlin: Ärzte implantieren hydraulische Penisprothese | Regional | BILD.de